🇨🇻

Traversée de Santo Antão au Cap-Vert

✍🏽 Par Chafik - 📅 November 2023


En résumé

7 jours
🗓
Nombre de jours
161.12 km
🥾
Distance
46:09:17
Durée de marche
11,147 m
↗️
D+
10,967 m
↘️
D-
[22/39] °C
🌡
Température [min/max]
[-4/1,978] m
🏔
Altitude [min/max]

L'avant

Le Cap-Vert !

Petit archipel constitué de 10 îles, situé dans l'Océan Atlantique, au large du Sénégal. Pour ce Trek, j'ai misé sur l'île de Santo Antão, la plus occidentale de toutes - géographiquement parlant - et surtout la plus nature.

Après l'atterrissage à l'aéroport de Sao Vicente, ayant fait la procédure EASE en m'acquittant des 30.83€ en ligne avant mon départ, je n'ai eu qu'à scanner mon passeport, récupérer mon sac et sauter dans un aluguer (taxi collectif), direction Mindelo. Par chance, celui que je prends est un Toyota pick-up, de quoi bien se mettre dans l'ambiance.

Après une dizaine de minutes, j'arrive à Mindelo et me renseigne sur l'horaire du prochain ferry pour Santo Antão, l'île voisine. Ce sera 15h. Je prends donc un billet (payable en €), et profite de l'heure qu'il me reste pour changer de l'argent à la banque et partir en quête de ce qu'il me manque : une carte et une bouteille de gaz. En vain pour les deux (affaire à suivre).

J'embarque donc sur le bateau et amarre une heure après.

En sortant du port, une centaine (ok j'exagère) d'aluguers attendent. Petit tour chez Shell pour le gaz, en vain. J'opte donc pour l'aluguer du sosie de Rohff. Après un trajet de 45min sur une magnifique route en pavés, j'arrive à Paùl, point de départ du Trek, à l'extrêmité Est de l'île.

La nuit commençant à tomber, hiver oblige, je décide de partir sur le sentier que le lendemain matin. Après un rapide tour du village, à la recherche d'une bouteille de gaz (encore en vain), je constate qu'il y a peu d'endroits pour planter la tente. Je décide donc de prendre une chambre à l'Hôtel Paul Mar pour la nuit, pour partir au petit matin, bien organisé et en pleine forme.


Étape
1

Paùl ➡️ Água de Caldeiras

via Santa Isabel, Pico da Cruz, Cova
24.06 km
🥾
Distance
07:19:32
Durée de marche
2,373 m
↗️
D+
970 m
↘️
D-
[24/34] °C
🌡
Température [min/max]
[14/1,510] m
🏔
Altitude [min/max]
Picture IMG_2189.jpgPicture IMG_2193.jpgPicture IMG_2194.jpgPicture IMG_2203.jpgPicture IMG_2204.jpgPicture IMG_2205.jpgPicture IMG_2206.jpgPicture IMG_2207.jpgPicture IMG_2208.jpgPicture IMG_2210.jpgPicture IMG_2213.jpgPicture IMG_2214.jpgPicture IMG_2216.jpgPicture IMG_2217.jpgPicture IMG_2218.jpgPicture IMG_2219.jpgPicture IMG_2222.jpgPicture IMG_2223.jpgPicture IMG_2224.jpgPicture IMG_2226.jpgPicture IMG_2227.jpgPicture IMG_2228.jpgPicture IMG_2230.jpgPicture IMG_2231.jpgPicture IMG_2233.jpgPicture IMG_2234.jpgPicture IMG_2236.jpgPicture IMG_2237.jpgPicture IMG_2238.jpgPicture IMG_2239.jpgPicture IMG_2240.jpgPicture IMG_2242.jpgPicture IMG_2245.jpgPicture IMG_2246.jpgPicture IMG_2247.jpgPicture IMG_2248.jpgPicture IMG_2249.jpgPicture IMG_2252.jpgPicture IMG_2254.jpgPicture IMG_2256.jpgPicture IMG_2257.jpgPicture IMG_2258.jpgPicture IMG_2260.jpgPicture IMG_2261.jpgPicture IMG_2262.jpgPicture IMG_2264.jpgPicture IMG_2265.jpgPicture IMG_2266.jpgPicture IMG_2269.jpgPicture IMG_2271.jpgPicture IMG_2272.jpgPicture IMG_2275.jpgPicture IMG_2276.jpgPicture IMG_2277.jpgPicture IMG_2279.jpgPicture IMG_2280.jpgPicture IMG_2283.jpgPicture IMG_2284.jpgPicture IMG_2286.jpgPicture IMG_2287.jpgPicture IMG_2292.jpgPicture IMG_2293.jpgPicture IMG_2294.jpgPicture IMG_2295.jpgPicture IMG_2300.jpgPicture IMG_2305.jpgPicture IMG_2306.jpgPicture IMG_2309.jpg
⬅️ Scrollez-moi pendant la lecture ➡️

Cette première journée commence par un excellent petit déjeûner local, aux lueurs du soleil levant sur la mer agitée.

Sont-ce les deux cafés ou bien l'excitation, ou peut-être les deux, mais je ne peux retenir mes jambes qui ont hâte de partir. N'ayant pas trouvé de bouteille de gaz, je me fais un petit sandwich pour midi et je pars avec ma 🍆 et mon 🔪.

Pour information, mon sac contient tout le nécessaire pour dormir en nature (tente, duvet, matelas) et manger (popote, pâtes, conserves). En ajoutant 3L d'eau pour la journée (poche + gourde), il pèse donc 16kg. Je le sens bien sur les premiers hectomètres, mais le corps va s'habituer.

Le village, les pavés et le béton laissent vite leur place à la végétation luxuriante et le son de l'eau qui ruisselle. L'émerveillement est total !

Pour autre information, je n'ai pas pu me procurer la carte de l'île. Je fais donc entièrement confiance à Maps.me, où j'ai tracé mon parcours théorique dans l'avion. Cette application fonctionnant hors ligne, elle est donc toute destinée à l'usage de ce type de trek. Je la recommande vivement.

Au fil de la montée, je sens bien le climat tropical : nuages, chaleur, humidité. Ce combo ne rend pas la tâche facile, mais en se concentrant bien, car ça glisse un peu, et en admirant le paysage, la "souffrance" est toute relative. Je traverse des plantations de papayes, de bananes, de fruits de la passion, qui font d'ailleurs le plus grand bonheur des petits insectes. Elles ne m'ont pas l'air très mûres, je ne m'y risque pas. Ce serait bête d'avoir un "pépin" dès le départ.

Plus je monte, plus les nuages se sont présents. C'est alors que j'arrive à Santa Isabel. On n'y voit pas grand chose mais l'ambiance lugubre est très drôle.

L'omniprésence des nuages me fait prendre le mauvais chemin. Je m'en rends vite compte car ça redescend alors que ça ne devrait pas. L'âne et la vache doivent se demander ce que je bricole, avec leur flegme légendaire.

En sortant des nuages, j'arrive sur un panorama tout simplement extraordinaire. Le premier "Wahou !" du voyage ! Ça monte, mais qu'est-ce que c'est beau.

Après la traversée d'une très jolie forêt de pins, j'arrive au petit village de Pico da Cruz. Je reviens sur mes pas pour prendre la direction de l'observatoire. D'ici, la vue est magnifique, à 360° sur toute l'île. Malgré le vent qui souffle, c'est grandiose !

J'avais initialement prévu de bivouaquer ici, mais il est encore bien trop tôt : la montée a été effectuée en 3h. Je décide donc de continuer après une petite pâte de fruit.

Au niveau de l'eglise, je fais la rencontre de Tonio24, qui s'acharne avec sa hache sur un morceau de bois. À ma manière de saluer, il a reconnu directement le français qui était en moi. Nous entamons une discussion sympathique, première d'une longue série. La plupart des Cap-Verdiens sont effectivement sincèrement accueillants et gentils, et c'est très agréable.

Le lecteur curieux se demande fort probablement pourquoi "Tonio24". Non, il ne vient pas de Dordogne. Indice : ça se situe au niveau de ses extrêmités "visibles"...

Vous l'avez ?

Et bien, histoire vraie, il a 6 doigts à chaque membre. Il était en tongs, j’en ai la preuve irréfutable ! C’est pour ça qu’il tient si bien sa hache !

Continuons. D'ici, mon itinéraire théorique prévoit de passer par Chã de Padre. Mais voyant la forte densité de nuages "dans le trou", je me ravise et décide de continuer vers Cova.

C'est alors, au niveau du panneau que je trouve une carte de l'île ! Je ne sais pas si c'est un bon Samaritain qui l'a laissée là, ou si c'est un oubli, mais c'est tout de même une chanceuse coïncidence ! Cette nouvelle me mettant en joie, et comme j'aime les cercles, je décide d'improviser le Tour de Cova.

Le cratère a été découpé en parcelles et on y voit des Hommes qui y cultivent. Le spectacle proposé par ce cratère est pour dire, assez inédit. Je monte donc plus en hauteur pour mieux voir.

C'est là que je tombe sur un point de vue epoustouflant sur une vallée. Et je constate via la carte que c'est par là que j'aurais dû arriver si j'avais pris le chemin nuageux. Ce n'est rien, ce sera pour la prochaine fois. Je me laisse le temps d'observer cette vue : une fois que les nuages passent, on voit au loin, à perte de vue. Décidément, je suis gâté pour ce premier jour.

Comme dirait l'autre, les nuages ça s’en va et ça revient, il faut être patient. Et si vous êtes du genre optimiste, lisez l’expression dans l’autre sens.

En revanche, un petit souci commence à se poser : il ne me reste que quelques centilitres d'eau et je ne vois ni source, ni commerce. De plus, n'ayant pas de gaz, rien de consistant pour le dîner.

Tant pis, je n'en mourrai pas : je décide de m'installer dans une forêt de pins un peu plus en amont pour la nuit. C'est le ventre vide et en buvant au goutte à goutte que je m'endors, au son des bruits étranges de la forêt.


Étape
2

Água de Caldeiras ➡️ Coculi

via Pedra Rachada, Água de Rabo Curto, Xôxô, Losnã, Corda, Boca de Figueiral
20.98 km
🥾
Distance
07:37:36
Durée de marche
1,376 m
↗️
D+
2,675 m
↘️
D-
[22/39] °C
🌡
Température [min/max]
[174/1,508] m
🏔
Altitude [min/max]
Picture IMG_2317.jpgPicture IMG_2318.jpgPicture IMG_2319.jpgPicture IMG_2320.jpgPicture IMG_2321.jpgPicture IMG_2323.jpgPicture IMG_2324.jpgPicture IMG_2325.jpgPicture IMG_2326.jpgPicture IMG_2329.jpgPicture IMG_2331.jpgPicture IMG_2332.jpgPicture IMG_2333.jpgPicture IMG_2334.jpgPicture IMG_2337.jpgPicture IMG_2338.jpgPicture IMG_2340.jpgPicture IMG_2342.jpgPicture IMG_2343.jpgPicture IMG_2345.jpgPicture IMG_2348.jpgPicture IMG_2349.jpgPicture IMG_2350.jpgPicture IMG_2351.jpgPicture IMG_2352.jpgPicture IMG_2353.jpgPicture IMG_2354.jpgPicture IMG_2355.jpgPicture IMG_2357.jpgPicture IMG_2358.jpgPicture IMG_2359.jpgPicture IMG_2360.jpgPicture IMG_2361.jpgPicture IMG_2362.jpgPicture IMG_2363.jpgPicture IMG_2365.jpgPicture IMG_2367.jpgPicture IMG_2368.jpgPicture IMG_2369.jpgPicture IMG_2372.jpgPicture IMG_2374.jpgPicture IMG_2375.jpgPicture IMG_2376.jpgPicture IMG_2377.jpgPicture IMG_2378.jpgPicture IMG_2379.jpgPicture IMG_2382.jpgPicture IMG_2383.jpgPicture IMG_2384.jpgPicture IMG_2385.jpgPicture IMG_2388.jpgPicture IMG_2395.jpgPicture IMG_2398.jpgPicture IMG_2399.jpgPicture IMG_2402.jpgPicture IMG_2405.jpgPicture IMG_2406.jpgPicture IMG_2407.jpgPicture IMG_2409.jpgPicture IMG_2412.jpgPicture IMG_2413.jpgPicture IMG_2414.jpgPicture IMG_2415.jpgPicture IMG_2418.jpg
⬅️ Scrollez-moi pendant la lecture ➡️

Le vent a soufflé très fort cette nuit et l'orchestre de la forêt a joué toute la nuit. Heureusement, les pins ont bien protégé la tente.

On oublie souvent ce moment magique en ville, mais le lever de soleil offre toujours ce moment magique au petit matin. Surtout quand il pointe le bout de son nez sur les pics rocheux entourant Cova.

Après une barre de céréales - j'ai pris à la banane, croyant que c'était au céréales ! Pas merci Decathlon ! - je me mets en route avec 20 cl d'eau tout au plus. Je me suis retenu au maximum de boire cette nuit, pour garder l'eau pour la marche. (Et si, je me suis quand même brossé les dents).

Ceci dit, la planification de l'eau a été bien calamiteuse jusqu'ici, il va falloir remédier à ça.

Le parcours commence par la continuité de la forêt de pins. Il est tôt, le soleil n'est pas encore complètement là, mais il fait déjà très bon. Le radar de Pedra Rachada n'étant pas accessible, je continue par un petit chemin. Attention il n'est pas bien balisé, mais ne présente que peu de danger. Je découvre par ailleurs plusieurs spots de bivouac bien meilleurs que celui de cette nuit... L'histoire du randonneur, que voulez-vous.

La personne qui saurait me dire de quel animal (ou humain ?) provient l'os photographié, je suis preneur ! Après cette macabre découverte, j'arrive sur un point de vue qui est juste... magnifique sur la vallée. Cette île offre décidément des surprises à chaque tournant.

La descente n'est pas forcément technique, mais elle attaque bien les genoux et les quadriceps. Je décide donc de la faire au petit trot afin de réduire l'impact. Les chèvres croisées sont bien plus à l'aise sur cet exercice. Ceci étant dit, la légèreté obtenue par l'absence d'eau n'est pas de refus. Il y a du bon dans toutes les mauvaises situations. Bon, la soif se fait fort sentir tout de même.

Arrivé en bas, je suis accueilli par la haie d'honneur des bananiers. C'en est bien trop pour ma petite personne !

Au village, je vois enfin une mercearia ! Il est très tôt et le gentil monsieur ouvre pour moi. J'achète deux grandes bouteilles d'eau pour 240 CVE. Je suis bien content de m'hydrater, en échangeant avec mon sympathique compagnon. Je prends soin de ne pas boire aux bouteilles car je compte lui rendre. Il ne me le dit pas, mais semble avoir apprécié le geste.

J'espère prendre un café à l'hotel Xôxô, mais la dame ne daigne même pas répondre à mon bonjour. Je rebrousse donc chemin et entame la montée vers Corda. Voilà une bonne occasion forcée de réduire ma consommation.

Dans la montée, en longeant l'eau qui coule, je croise un amusant personnage. Il me loue les qualités de son établissement qui fait des massages. Comme je lui ai promis, je joins la photo promotionnelle de lui devant son établissement. J'en souris rien qu'à écrire ces lignes. Le rire communicatif de ce monsieur m'a mis en joie.

Le soleil commençant à chauffer sérieusement, le bruit et la proximité de l"eau qui coule sont très agréables. Je suis d'ailleurs étonné de ne voir de moustiques.

C'est dans la montée vers Losnã que j'ai eu ma première petite déception : première recontre avec les déchets humains qui jonchent le parcours. Le village étant un peu sinistre, je ne m'y attarde pas davantage et j'entame la grosse montée après avoir salué mes trois curieux compagnons, des triplés ânes.

Ce genre de montée n'est dur que dans les jambes. Il faut faire par tronçon, débrancher et admirer. Ce n'est pas plus dur que ça.

Arrivé en haut, je jouis d'une vue imprenable sur Ribeira Grande au loin.

J'en profite pour faire une pause à l'abri du vent pour tenter de bricoler un déjeûner. Avant de partir, ma chère et tendre m'a dit que les nouilles à l'eau froide étaient possibles. Tentons. Il s'avère que ça prend un peu de temps, mais ça fonctionne. À défaut d'être bon, ça permet tout de même de manger un peu, après plus de 24h sans.

Je ne m'attarde pas trop car c'est dur de repartir ensuite. Dans la montée vers Corda, je croise une femme française, après le couple, français lui aussi, de ce matin. Décidément, nous sommes omniprésents sur ces sentiers. Qui a dit que nous n'étions pas sportifs ?

Ébloui par le génie déployé pour construire ces chemins en escaliers pavés, j'atteins très rapidement la route. Ce n'est pas ce qu'on veut voir en trek, mais ça permet tout de même de cocher une case, marquer un jalon, pour mieux rejoindre le sentier suivant.

Arrivé à Corda, chose exceptionnelle, je m'autorise un Coca. Je deviens la curiosité des petits enfants qui ont quitté la cour d'école pour venir s'acheter un petit paquet de bonbons à la mercearia. Ils se le sont partagés, un chacun. Une jolie image. J'ai tellement envie de leur en acheter un second, mais ce n'est probablement pas une bonne chose de les habituer à ça. Je désigne du doigt son lacet défait au petit, et continue ma route.

Je descends donc, une sacrée descente vers Coculi. Je réaliserai après coup que c'est elle qui m'a fait crier les quadriceps sur les jours suivants.

Initialement, je prévoyais de bivouaquer dans ce village et de me laver dans le cours d'eau. Le cours d'eau est à sec, le village, bien que mignon en son centre, est désert et quelque peu sinistre et enfin, aucun moyen de me procurer du gaz. Il faut vraiment que je cuisine car je ne tiendrai pas longtemps à seulement grignoter ou manger froid.

Après mûre réflexion, je prends donc la décision de pousser jusqu'à Ribeira Grande.

Étant donné que pour y aller c'est 4km de route, ça présente très peu d'intérêt. Je prends exceptionnellement un aluguer qui passait par là pour 70 CVE, même si je m'étais interdit de prendre un quelconque moyen motorisé.

Après avoir fait les deux stations services de la ville, essayé tant bien que mal d'expliquer qu'une bouteille de gaz sans embout n'est pas utilisable, je tire un trait définitif sur l'idée d'en trouver une et de manger chaud. Cette quête n'en vaut pas la peine et me prend trop d'énergie depuis le début.

Je prends une chambre chez Residential Bibi. C'est tenu par une charmante dame, c'est très basique, c'est 2000 CVE, mais ça fera très bien l'affaire pour une nuit. J'en profite pour visiter la plage, le petit village mais avant, prendre un café !


Étape
3

Ribeira Grande ➡️ Cruzinha

via Ponta do Sol, Fontainhas, Corvo, Forminguinhas, Chã de Mar, Praia d'Aranhas
29.18 km
🥾
Distance
07:38:13
Durée de marche
1,476 m
↗️
D+
1,380 m
↘️
D-
[29/37] °C
🌡
Température [min/max]
[15/222] m
🏔
Altitude [min/max]
Picture IMG_2431.jpgPicture IMG_2432.jpgPicture IMG_2434.jpgPicture IMG_2435.jpgPicture IMG_2436.jpgPicture IMG_2438.jpgPicture IMG_2439.jpgPicture IMG_2440.jpgPicture IMG_2446.jpgPicture IMG_2448.jpgPicture IMG_2449.jpgPicture IMG_2450.jpgPicture IMG_2451.jpgPicture IMG_2453.jpgPicture IMG_2456.jpgPicture IMG_2457.jpgPicture IMG_2458.jpgPicture IMG_2459.jpgPicture IMG_2460.jpgPicture IMG_2461.jpgPicture IMG_2463.jpgPicture IMG_2464.jpgPicture IMG_2466.jpgPicture IMG_2467.jpgPicture IMG_2469.jpgPicture IMG_2473.jpgPicture IMG_2476.jpgPicture IMG_2477.jpgPicture IMG_2479.jpgPicture IMG_2482.jpgPicture IMG_2483.jpgPicture IMG_2484.jpgPicture IMG_2487.jpgPicture IMG_2490.jpgPicture IMG_2491.jpgPicture IMG_2492.jpgPicture IMG_2493.jpgPicture IMG_2494.jpgPicture IMG_2495.jpgPicture IMG_2498.jpgPicture IMG_2504.jpgPicture IMG_2505.jpgPicture IMG_2506.jpgPicture IMG_2507.jpgPicture IMG_2508.jpgPicture IMG_2509.jpgPicture IMG_2510.jpgPicture IMG_2511.jpgPicture IMG_2512.jpgPicture IMG_2515.jpgPicture IMG_2516.jpgPicture IMG_2518.jpgPicture IMG_2519.jpgPicture IMG_2520.jpgPicture IMG_2521.jpgPicture IMG_2522.jpgPicture IMG_2523.jpgPicture IMG_2527.jpgPicture IMG_2528.jpgPicture IMG_2529.jpgPicture IMG_2531.jpgPicture IMG_2532.jpgPicture IMG_2534.jpgPicture IMG_2535.jpgPicture IMG_2539.jpgPicture IMG_2540.jpgPicture IMG_2541.jpgPicture IMG_2546.jpgPicture IMG_2547.jpgPicture IMG_2548.jpgPicture IMG_2549.jpgPicture IMG_2550.jpgPicture IMG_2554.jpgPicture IMG_2557.jpgPicture IMG_2558.jpgPicture IMG_2561.jpg
⬅️ Scrollez-moi pendant la lecture ➡️

Après une excellente nuit, je déguste l'excellent petit déjeûner préparé avec amour par la gentille dame, et effectue quelques étirements et micro-massages, les quadriceps criant au scandale.

Afin de ne pas reproduire les erreurs des jours précédents, je m'équipe de 5L d'eau car il fait très chaud aujourd'hui. Le sac est très lourd, mais tant pis.

Pour compenser le sentiment de culpabilité d'avoir pris l'aluguer hier, je rebrousse chemin sur 3km, afin de rejoindre le sentier 212a qui me permet de rejoindre Fontainhas par la montagne et non par la côte.

Et c'est ici que commence l'échec total !

Un paysan m'indique que le chemin que je souhaite prendre n'est pas ici. Il me guide donc dans un dédale de petites rues. On passe même chez des gens. Naturellement, je suis sur mes gardes juste au cas où, mais il ne faut évidemment pas être paranoïaque. L'important est de bien identifier le chemin par où on passe pour revenir si besoin.

Je le remercie et souhaite lui donner un petit quelque chose mais il est déjà parti ! Je m'engage alors sur le sentier... qui devient la jungle au bout de 100m. Impossible de se repérer ! Je persiste, me fait piquer par tout un tas de plantes, détruis des maisons d’araignées (elles se vengeront)... Force est de constater que ce n’est pas possible.

Je n'aime pas abandonner, mais l'évidence semble "évidente", je ne peux pas passer. Je rebrousse chemin et croise Nono, un petit papi qui descend au village avec sa petite pochette. En m'apercevant, il éclate de rire ! Surtout quand il voit mes chaussettes, pleines d'épines. Il m’aide même à les enlever et me dit que ce chemin n'est plus du tout praticable depuis très longtemps.

On descend ensemble, j’apprends qu'un membre de sa famille habite à Val de Fontenay, puis nos chemins se séparent. Au moins, j’ai passé un bon moment ! Attention donc au sentier 212a !

Me voilà forcé de retourner à Ribeira Grande, en ayant effectué 6km dans le "vide". Je longe donc la route côtière. Ce n'est pas forcément passionant, mais après tout, c'est plus sympa de voir la côte à 7km/h plutôt qu'à 50.

Il y a bien des chemins "alternatifs" sur le trajet, mais après la mésaventure de ce matin, je ne les tente pas. D'autant qu'il y a l'air d'y avoir beaucoup d'éboulis, sûrement dûs aux fortes pluies. Curieuse circonstance, le sosie de Rohff passe par là avec son aluguer et me reconnaît. Il doit encore se demander comment j'ai pu lui dire que je souhaitais marcher sur la route plutôt qu'il ne m'avance. Ah ces randonneurs...

J'observe Ponta do Sol du chemin qui la surplombe et m'engage sur le sentier. C'est malheureusement en travaux, le projet de construction de route jusqu'à Fontainhas a commencé. C'est malheureux pour nous, mais il faut comprendre que ça ne l'est pas forcément pour les habitants.

Une fois passé l'engin qui creuse la montagne, c'est le retour du calme. Je trouble la française qui faisait son affaire peu discrètement derrière un caillou (Pardon !) et j'arrive à Fontainhas au son d'une sorte de bossa nova. Ce petit village suspendu est très mignon, et je suis content de le voir en l'état car, vus les projets prévus, ça deviendra un ensemble bétonné d'ici quelques années.

En levant la tête, je vois le chemin théorique par lequel j'aurais dû arriver. La prochaine fois, je reviendrai avec une faucille pour retracer ce sentier 212a !

Après le village, je sens qu'un point de vue arrive. Mon intuition ne s'était pas trompée (et l'instagrammeuse non plus) : c'est absolument magnifique ! Le temps d'avaler une pâte de fruit, de faire un peu l'idiot en admirant la vue, et je repars.

La descente se fait au rythme antéchronologique de la crucifixion du Christ. C'est amusant, et ludique si on peut s'exprimer ainsi.

De là, on entame la fameuse section taillée dans la roche, qui longe toute la côte. Je suis émerveillé, pas après pas. On avance, on monte, on descend, au gré des vagues et des vents, c'est magique.

Soudain, le second "Wahou !" du voyage, en voyant les Z qui montent. La montée est dure mais comme on le sait, la plage nous attend derrière !

Malgré le fait d'avoir croisé relativement pas mal de monde, en comparaison des jours précédents, la plage de sable noir semble imaculée : je suis le premier de la journée à la fouler il semblerait. Impossible de ne pas se déchausser et aller faire un petit saut dans l'eau, bien qu'elle soit un peu frâiche.

Je joue avec quelques crabes, enfile l'excellent déjeûner prévu (Maïs / Thon) et me remets en route. Je constate d'ailleurs que mes Salomon qui ont fait le GR20 et quelques autres trails commencent furieusement à tirer la tronche. J'aurais peut-être dû les renouveler avant de partir... J'en connais une qui va me dire "Je te l'avais bien dit !".

La marche vers Cruzinha se fait sans encombre, et c'est une petite heure après que j'atteins le village. Le vent souffle très fort, je peine à trouver un endroit où planter la tente. Cette plaine est pourtant tout à fait propice.

J'interroge deux randonneurs, encore des français, concernant des guest houses dans le village : ils sont à l'ecolodge un peu plus haut et me le recommandent vivement. Mais ça semble cher. Je continue donc la route, sans trop savoir où aller, afin de trouver un endroit propice pour la tente, à l'abri du vent et de la civilisation.

C'est alors que je croise un autre français. Décidément. Lui souhaite pousser jusqu'à Chã de Igreja, nous faisons donc un bout de chemin ensemble. Mais ce n'est pas ma route pour demain. Je ne dois donc pas trop monter.

Après nous être quittés, je cherche encore un espace où bivouaquer, sans succès. Je me rabats donc sur un autre lodge, lui tenu par des français : Kasa d'igreja.

C'est 6600 CVE la nuit en tente incluant le dîner et le petit déjeûner. Ça entame énormément le budget, je ne suis pas forcément fatigué, mais le soleil est très bas, j'opte donc pour ça.

Nous dînons entre hôtes (deux couples d'allemands et moi), et profitons d'une douce soirée. Si vous passez par là, je vous recommande vivement cet endroit, j'y ai passé un très agréable moment.


Étape
4

Cruzinha ➡️ Alto Mira III

via Chupador, Meio de Espanha, Figueiras de Cima, Lombos, Salto Preto, Alto Mira II
31.07 km
🥾
Distance
08:18:39
Durée de marche
2,600 m
↗️
D+
1,887 m
↘️
D-
[28/36] °C
🌡
Température [min/max]
[-4/1,321] m
🏔
Altitude [min/max]
Picture IMG_2568.jpgPicture IMG_2572.jpgPicture IMG_2574.jpgPicture IMG_2575.jpgPicture IMG_2576.jpgPicture IMG_2577.jpgPicture IMG_2578.jpgPicture IMG_2580.jpgPicture IMG_2581.jpgPicture IMG_2582.jpgPicture IMG_2584.jpgPicture IMG_2585.jpgPicture IMG_2586.jpgPicture IMG_2587.jpgPicture IMG_2590.jpgPicture IMG_2592.jpgPicture IMG_2597.jpgPicture IMG_2599.jpgPicture IMG_2600.jpgPicture IMG_2601.jpgPicture IMG_2602.jpgPicture IMG_2604.jpgPicture IMG_2606.jpgPicture IMG_2609.jpgPicture IMG_2610.jpgPicture IMG_2611.jpgPicture IMG_2612.jpgPicture IMG_2613.jpgPicture IMG_2614.jpgPicture IMG_2615.jpgPicture IMG_2616.jpgPicture IMG_2618.jpgPicture IMG_2619.jpgPicture IMG_2624.jpgPicture IMG_2625.jpgPicture IMG_2627.jpgPicture IMG_2628.jpgPicture IMG_2630.jpgPicture IMG_2632.jpgPicture IMG_2634.jpgPicture IMG_2635.jpgPicture IMG_2636.jpgPicture IMG_2638.jpgPicture IMG_2639.jpgPicture IMG_2640.jpgPicture IMG_2642.jpgPicture IMG_2645.jpgPicture IMG_2646.jpgPicture IMG_2647.jpgPicture IMG_2648.jpgPicture IMG_2649.jpgPicture IMG_2650.jpgPicture IMG_2651.jpgPicture IMG_2652.jpgPicture IMG_2653.jpgPicture IMG_2654.jpgPicture IMG_2655.jpgPicture IMG_2656.jpgPicture IMG_2657.jpgPicture IMG_2658.jpgPicture IMG_2659.jpgPicture IMG_2662.jpgPicture IMG_2663.jpg
⬅️ Scrollez-moi pendant la lecture ➡️

Allez ! C'est parti pour la journée la plus "dure" de ce trek !

Mais juste avant, une nuit excellente dans les grandes tentes du lodge et un excellent petit déjeûner avec mes compagnons d'outre-Rhin.

On a d'ailleurs plaisanté sur la gestion du compagnon de rando avec Manfred. Sa femme nous loue ses qualités d'encourageur avec des mots doux. Je dis à demi-mot que je suis plus du style "militaire". Ce à quoi il me rétorque "Oooh no ! Not gout my friend ! The wife needs nice words". Leçon retenue !

Pour la suite, je redescends au niveau de la mer pour longer la falaise par le bas. Le sentier est en pointillés sur la carte et je comprends rapidement pourquoi : la mer atteint facilement le bas de la falaise. Mais il semble tout de même qu'il y ait un passage car je vois une bande sèche. La plage de galets ne faisant pas plus d'un kilomètre, je m'y engage. Au pire je ferai demi-tour... ou bien je finirai emporté par une vague. Je nagerai avec les tortues en espérant qu'elles me prennent pour une des leurs, avec mon gros sac sur le dos.

Après quelques minutes, je réalise deux choses. La première c'est que j'ai bien fait car c'est relativement pratiquable. La seconde, c'est que je songe à ouvrir un magasin de tongs recyclées, qui jonchent tristement cette plage.

Arrivé au bout, je pénètre dans le canyon. Le spectacle est assourdissant, le silence est de cathédrale ! La végétation revient, le bruit des vagues s'éloigne, la températeure augmente. C'est beau, très très beau.

Ça grimpe fort dès le départ, les chevreaux prennent la pause. Je profite d'un léger répit sur ce balcon qui permet d'admirer la vue, et ça remonte de plus belle. Mais c'est tout simplement somptueux. Chaque virage fait découvrir un panorama de rêve ! Si un Américain m'accompagnait, j'entendrais "Amazing" en permanence. Dieu merci, ce n'est pas le cas.

Jusqu'à présent, je n'ai croisé qu'un âne portant deux sacs de randonnée, accompagné de son maître.

J'arrive sur une merveilleuse ouverture sur un petit village en contrebas, avec probablement le plus beau cimetière au monde. Quel bel endroit pour reposer en paix !

Les "Z" aperçus précédemment, vont bel et bien devoir être montés ! Comme dit précédemment, les lacets c’est morceau par morceau, en débranchant le cerveau, en regardant le haut, mais pas trop. Avec des petits pas en cadence, en utilisant l’énergie de l’appui pour se relancer.

Le chemin semble vraiment très peu emprunté, la sensation d'être seul au monde est incroyable. Mon éternuement fait echo jusqu'à Porto Novo !

Arrivé en haut, il s'agit déjà de redescendre. Je vois d'ores et déjà se dessiner la journée la plus ardue en terme de dénivélé, autant positif que négatif. Mais quel plaisir !

Je redescends, remonte, et décide que ce sommet sera ma table pour déjeûner. Une fois n'est pas coutume, nouilles à l'eau froide. Mais avec le soleil au zénith et la popote sur un caillou chaud, la réaction semble catalysée. À défaut d'être bon, c'est au moins nutritif. J'en profite également pour tenter leur sirop en poudre pour donner un peu de goût à l'eau. On se situe entre le médicament "orange" qu'on prenait petits et la vodka/orange du lendemain qu'on prenait un peu moins petits. Mais c'est surtout pour arnaquer le cerveau. JE termine par un petit carré de chocolat noir (venu avec moi de France) et je repars.

Au programme de l'après-midi : ascension jusqu'à Figueiras da Cima et bivouac. Donc programme plutôt "cool" dirait-on.

Mais je déchante vite : ma première sensation en passant Meio de Espanha n'est pas bonne, et elle l'est encore moins en entrant dans Figueiras da Cima. Une espèce de lascar posé sur un caillou se lève au moment où je passe et monte à quelques mètres derrière moi. J'ose espérer que c'est de la parano, mais quoi qu'il en soit, je mets un coup de reins et accélère le pas. Il ne peut suivre et disparaît. L'énergie du village me paraissant négative, je décide de prolonger jusqu'à m'en éloigner pour bivouaquer.

Mais je réalise très vite que le relief ne le permettra pas, c'est très accidenté.

Arrivé plus haut, j'admire tout de même la vue car c'est magnifique et je regarde la carte et le relief. Je me dis que dans la montée de Lombos, je trouverai un endroit.

Le robinet croisé sur le sentier me donne vraiment envie de faire le plein d'eau mais je ne souhaite pas prendre de risques car la source m'est inconnue. Bien que presque à sec, je me résigne à le laisser fermé.

Je commence réellement à fatiguer et arrivé sur le petit plateau, je songe à me poser. Mais l'esprit n'y est pas, je ne le sens pas, pour je ne sais quelle raison. Le corps et l'esprit veulent s'arrêter, mais quelque chose ne veut pas.

Cette incertitude me prend beaucoup d'énergie, je n'ai plus beaucoup d'eau, il fait très chaud... Je prends donc une décision radicale : je ne m'arrêterai pas tant que je n'atteindrai pas Alto Mira III, où j'ai repéré un hôtel ! Maps.me m'indique que la journée fera plus de 30km mais tant pis !

J'enchaîne les kilomètres et prends un raccourci qui n'en n'est finalement pas un. Au début, je vois les traces de mon prédécesseur dans le sable, mais une fois que ça se transforme en herbe, plus rien. N'ayant pas envie de rebrousser chemin, je trace une ligne imaginaire qui monte droit à la ruine. C'est un moment dur à passer, je me griffe dans les hautes herbes, certains cailloux roulent, mais au moins c'est le chemin le plus court. En espérant qu'il n'y ait pas de serpents ou autres animaux pas forcément gentils.

J'arrive enfin au col de la fameuse descente de Salto Petro : voilà qui me rappelle, pour la première fois de ce trek, un paysage du GR20 ou Alpin. C'est beau et ça me remet du baume au coeur de voir au loin Alto Mira II et III. L'expérience me dit cependant qu'il sont en réalité plus loin qu'ils ne semblent, vu que je ne suis pas un oiseau.

La gourde se vide inlassablement, bien que je boive de nouveau au goutte à goutte. J'entame la descente, et c'est le plaisir le plus complet. Elle est pentue, accidentée, technique... tout ce qu'on peut aimer. La moindre erreur ne pardonne pas. Je retrouve les pas du randonneur fantôme du raccourci. Il a des Merrell et chausse un bon 44.

Un petit replat me permet de souffler, car je descends au petit trop pour le fun cette fois. C'est vraiment dur. Une petite pâte de fruit, trois gouttes et je repars. J'arrive enfin au premier village : je retrouve la douce musique, les enfants jouent au foot, il y a de la joie, mon esprit change du tout au tout par rapport au village précédent.

Il ne m'en faut pas plus pour combler les deux derniers kilomètres qui me séparent de Residencial Amadeu Ramos qui propose la chambre avec dîner et petit déjeûner pour 3000 CVE. J'y rencontre d'ailleurs le groupe de Trail Salomon de Thibaut Baronian. Les gars (et la fille) sont impressionnants et leur stage donne réellement envie. La discussion avec certains d'entre eux fait du bien.

Le sentiment du travail accompli en admirant le coucher de soleil n'a aucun prix : ni en euros, ni en escudos.

Après un délicieux dîner maison préparé par la famille qui tient l'hôtel, je profite d'une douce nuit bien méritée.


Étape
5

Alto Mira III ➡️ Tope de Coroa

via Forquinha, João de Bento, Chã de Morte, Chã de Feijoal
22.17 km
🥾
Distance
06:51:52
Durée de marche
2,103 m
↗️
D+
960 m
↘️
D-
[25/35] °C
🌡
Température [min/max]
[512/1,908] m
🏔
Altitude [min/max]
Picture IMG_2669.jpgPicture IMG_2670.jpgPicture IMG_2671.jpgPicture IMG_2672.jpgPicture IMG_2673.jpgPicture IMG_2677.jpgPicture IMG_2678.jpgPicture IMG_2680.jpgPicture IMG_2681.jpgPicture IMG_2683.jpgPicture IMG_2684.jpgPicture IMG_2685.jpgPicture IMG_2686.jpgPicture IMG_2691.jpgPicture IMG_2692.jpgPicture IMG_2693.jpgPicture IMG_2695.jpgPicture IMG_2697.jpgPicture IMG_2698.jpgPicture IMG_2699.jpgPicture IMG_2700.jpgPicture IMG_2704.jpgPicture IMG_2705.jpgPicture IMG_2706.jpgPicture IMG_2708.jpgPicture IMG_2709.jpgPicture IMG_2710.jpgPicture IMG_2712.jpgPicture IMG_2713.jpgPicture IMG_2715.jpgPicture IMG_2716.jpgPicture IMG_2717.jpgPicture IMG_2718.jpgPicture IMG_2720.jpgPicture IMG_2721.jpgPicture IMG_2722.jpgPicture IMG_2725.jpgPicture IMG_2760.jpgPicture IMG_2763.jpgPicture IMG_2764.jpgPicture IMG_2765.jpgPicture IMG_2766.jpgPicture IMG_2767.jpgPicture IMG_2769.jpgPicture IMG_2770.jpgPicture IMG_2771.jpgPicture IMG_2772.jpgPicture IMG_2773.jpgPicture IMG_2774.jpgPicture IMG_2777.jpgPicture IMG_2780.jpgPicture IMG_2781.jpgPicture IMG_2782.jpgPicture IMG_2785.jpgPicture IMG_2786.jpgPicture IMG_2787.jpgPicture IMG_2789.jpgPicture IMG_2790.jpgPicture IMG_2793.jpgPicture IMG_2794.jpgPicture IMG_2797.jpgPicture IMG_2799.jpgPicture IMG_2801.jpgPicture IMG_2844.jpgPicture IMG_2846.jpgPicture IMG_2847.jpgPicture IMG_2848.jpgPicture IMG_2849.jpgPicture IMG_2850.jpgPicture IMG_2851.jpgPicture IMG_2852.jpgPicture IMG_2853.jpgPicture IMG_2854.jpgPicture IMG_2856.jpgPicture IMG_2857.jpgPicture IMG_2858.jpgPicture IMG_2859.jpgPicture IMG_2860.jpgPicture IMG_2861.jpgPicture IMG_2864.jpgPicture IMG_2909.jpgPicture IMG_2910.jpgPicture IMG_2911.jpgPicture IMG_2912.jpgPicture IMG_2916.jpgPicture IMG_2917.jpgPicture IMG_2918.jpgPicture IMG_2921.jpgPicture IMG_2922.jpgPicture IMG_2923.jpgPicture IMG_2924.jpgPicture IMG_2937.jpgPicture IMG_2938.jpgPicture IMG_2940.jpgPicture IMG_2941.jpgPicture IMG_2953.jpgPicture IMG_2958.jpg
⬅️ Scrollez-moi pendant la lecture ➡️

Après la journée d'hier, celle-ci s'annonce toute aussi dénivelée. Mais c'est pour une bonne cause : dormir au top, sur le volcan !

Le petit déjeûner a été très agréable, en compagnie de Claire et Christian : un couple de français fascinant qui a randonné aux quatre coins du monde, avec qui j'ai pris plaisir à échanger. Ils font comme moi mais à leur rythme : l'éloge de la lenteur et du plaisir. Un fabuleux exemple à suivre. J'ai hâte d'honorer leur invitation et leur rendre visite dans le Sud de la France.

La journée commence par une sacrée montée, mais qu'est-ce que c'est beau ! J'aperçois mes compagnons au loin, et continue mon ascension. Arrivé au col, j'aperçois déjà Chã de Morte au loin. La descente s'annonce un peu technique, mais pas du niveau de Salto Petro.

Je suis admiratif devant le travail du paysan qui supprime/crée des micro-digues avec la terre pour diriger l’eau qui coule vers les bonnes parcelles. Je lui demande gentiment si je peux le prendre en photo, ce qu’il accepte volontiers.

Aucune trace de Salomons sur le sentier, j'en déduis que les trailers, qui doivent aussi monter le volcan, passent par un autre chemin.

La descente mène à un canyon, qui remonte légèrement pour arriver dans Chã de Morte. C'est un joli petit village organisé le long de la route. C'est dimanche, les gens se sont faits beaux, probablement pour la messe. Je croise un homme avec un singe en laisse. Derrière cette apparition inédite, je me questionne tout de même sur le pourquoi.

Je longe la route en observant les pics rocheux en face. Le terrain a clairement changé depuis hier, je sens l'aridité arriver. J'avais tenté la journée sans casquette pour rattraper la vilaine trace sur le front, mais je sens poindre les premières traces d'insolation, je la remets donc.

Juste avant, j'ai rencontré un gentil couple de français avec un doux accent provençal. Nous échangeons de façon très sympathique, ils font le trek dans le sens inverse. Je comprendrai demain pourquoi ils ont délaissé l'ascension du volcan lors de la première journée.

Je me trompe d'aguillage et rate le sentier qui monte. Mais en faisant demi-tour, un groupe de petits papis jouant aux dominos, m'indique que c'est toujours possible en passant par là. Ils me montrent, et ils avaient raison. Je les salue d'en haut, et continue ma route. La montée est très belle mais très dure car très pentue, et le soleil tape très fort. Et j'accuse un peu le coup de la journée d'hier. C'est pourquoi il faut profiter de chaque coin d'ombre pour redescendre en température. À la manière d'un nageur, je souffle tous les trois lacets. Quelques secondes qui permettent de prendre une photo cérébrale du panorama sompteux qui s'étend jusqu'à Porto Novo.

Un petit balcon à 1449m permet de souffler et ça remonte de plus belle.

Soudain, j'aperçois un sous-groupe des trailers admirer la vue un peu plus haut. J'y suis presque. Ils entament la descente, nous nous saluons. Je les envie, j'ai envie de courir avec eux, ils ont la pêche !

Je mets fin à la rêverie, et effectue les derniers mètres le sourire aux lèvres. Arrivé à l'observatoire, je considère que ma foi, ça semble être un endroit tout désigné pour déjeûner. Le lecteur attentif se souvient que sans gaz, je dois me contenter de repas simples en itinérance : j'avale donc le sandwich confiture / fromage de chèvre préparé ce matin, avec une banane en dessert. Le temps de faire un peu l'andouille avec le retardateur, de rassembler les quelques miettes pour les moineaux et de repartir. Voilà une pause durant laquelle je ne me suis pas posé une seule seconde.

La descente vers Chã de Feijoal est vraiment très simple, mais pas forcément très agréable. Bien que probablement non calcaire, c'est une sorte de garrigue, fief de mouches et autres insectes volants un peu pénibles. Le contraste avec tout ce que j'ai pu voir jusqu'à présent est saisissant. Le volcan se dessine au loin, il semble dégagé. À la bonne heure !

Le village de Chã de Feijoal est malheureusement vraiment très triste. Il semble avoir été totalement abandonné. Les quelques habitants restants semblent s'être réunis dans la mercearia pour boire du grogue. Je prends de l'eau et je ne m'y attarde pas.

Je croise un gars qui me demande si je vais monter avec cette chaleur. Ce à quoi je réponds par la positive avec un certain aplomb, même s'il me met le doute. J'ai prévu de bivouaquer en haut, j'ai le dîner du soir, le village ne m'inspire pas, le doute est vite estompé. Je quitte donc le village et le groupe de randonneurs polonais qui semble avoir fait l'ascension ce matin, et m'engage sur le sentier.

Une portail bloque l'accès, mais ne voyant pas d'autre chemin, je l'ouvre et passe. La montée commence légèrement dans une sorte de canyon sablonneux. C'est relativement facile, mais je me demande comment tout le dénivelé à monter peut-il être contenu dans si peu de kilomètres si ça monte si doucement.

C'est alors que je croise un groupe de randonneurs avec leur guide. Il m'interroge, je lui explique mon plan, auquel il répond avec un accent Corse : « Y’a des endroits à l’abri mon garçon, si tu as tout ce qu’il te faut vas-y. Bravo. ». Me voilà rassuré. Lui continue la descente avec son groupe, marchant 100m devant. J'imagine que sa journée a dû être longue...

Cette fois la pente est dure, et qui plus est dans la sable noir, elle est d'autant plus difficile. On arrive à une montée en lacets, usée par les chèvres, randonneurs et intempéries : je monte donc quasiment tout droit pour faciliter la progression.

Niveau signalisation il y a quelques balises, mais elles sont assez rares. Il faut se fier aux petits points rouges tracés sur des roches et troncs. Bien que discrets, on les voit relativement bien.

Tellement obnubilé par l’effort et le panorama à 360° qui se dessine, j’en oublie de boire ! Le spectacle est absolument fabuleux. Je suis seul au monde, et je vois une mer d'huile poindre le bout de son nez par dessus la colline. J'arrive enfin en haut du sommet, étonné par la petitesse du cratère en comparaison de Cova.

Le jour commence à tomber, mais après ces cinq jours de montées/descentes, je savoure l'instant en m'asseyant sur un caillou et en admirant en silence, tout simplement. Avec les coccinelles.

Une fois ce petit instant passé, j'entreprends de planter la tente. Mes prédécesseurs ont tracé une zone qui me semble tout à fait destinée à recevoir mon logis. Après un coup de balai avec les plantes disponibles, la tente est enfin installée. L'endroit est paradisiaque, sur cette mer de nuages.

Juste pour m'amuser, je cours tout autour du cratère pour en mesurer son périmètre : 430m epsilon la précision du GPS de la Garmin.

Soudain me prend l'idée de faire un feu car je vois beaucoup de bois sec. J'entreprends de rassembler des petites brindilles lorsqu'une pensée me traverse l'esprit : que vont penser les observateurs en bas en voyant de la fumée s'échapper du cratère ? Ne souhaitant pas déclencher une alerte éruption, ni être dérangé dans le calme de ce lieu, j'éparpille les brindilles et annule mon plan initial.

J'avale mon dîner (Maïs / Thon, encore), en admirant le coucher de soleil et les petites chèvres curieuses d'avoir un compagnon à deux pattes pour la nuit.

Sans pollution lumineuse, ni arbres, ni nuages, je vois les étoiles apparaître les unes après les autres dans le ciel, jusqu'à le tapisser pour mon plus grand émerveillement.

Je reste là, assis, pensif, des heures durant, jusqu'à ce que le froid me dirige vers la tente et le duvet.

Durant la nuit je suis sorti observer les étoiles c’était magique. J’avais l’impression d’être avec elles dans le ciel. Aucune photo ne peut retranscrire ce sentiment. J’ai même entendu un grondement, croyant qu’au moment où je m’endormais, le volcan, lui, se réveillait.


Étape
6

Tope de Coroa ➡️ Monte Trigo

via Chã de Feijoal, Tampa
22.38 km
🥾
Distance
05:24:21
Durée de marche
601 m
↗️
D+
2,457 m
↘️
D-
[25/37] °C
🌡
Température [min/max]
[120/1,978] m
🏔
Altitude [min/max]
Picture IMG_2959.jpgPicture IMG_2964.jpgPicture IMG_2965.jpgPicture IMG_2966.jpgPicture IMG_2968.jpgPicture IMG_2969.jpgPicture IMG_2970.jpgPicture IMG_2993.jpgPicture IMG_2994.jpgPicture IMG_2997.jpgPicture IMG_2998.jpgPicture IMG_2999.jpgPicture IMG_3003.jpgPicture IMG_3006.jpgPicture IMG_3010.jpgPicture IMG_3011.jpgPicture IMG_3012.jpgPicture IMG_3015.jpgPicture IMG_3016.jpgPicture IMG_3017.jpgPicture IMG_3018.jpgPicture IMG_3019.jpgPicture IMG_3020.jpgPicture IMG_3021.jpgPicture IMG_3025.jpgPicture IMG_3026.jpgPicture IMG_3030.jpgPicture IMG_3031.jpgPicture IMG_3036.jpgPicture IMG_3038.jpgPicture IMG_3039.jpgPicture IMG_3040.jpgPicture IMG_3047.jpgPicture IMG_3052.jpgPicture IMG_3054.jpgPicture IMG_3057.jpgPicture IMG_3058.jpgPicture IMG_3063.jpgPicture IMG_3067.jpgPicture IMG_3075.jpgPicture IMG_3079.jpgPicture IMG_3082.jpgPicture IMG_3086.jpgPicture IMG_3088.jpgPicture IMG_3092.jpg
⬅️ Scrollez-moi pendant la lecture ➡️

Réveillé tôt, j'attends le soleil qui arrive. Il commence à colorer le ciel de teintes virant du rose au orange. Plus aucun nuage, on voit parfaitement la côte. Une fois n'est pas coutume, je suis émerveillé par le spectacle, qui m'offre un environnement parfait pour effectuer les étirements du matin.

Le bivouac est vite remballé. Après avoir pris soin de laisser l'endroit comme je l'ai trouvé, je fais un dernier tour, un peu ému, et prends le chemin du retour.

J'ai en effet cherché un chemin alternatif pour descendre de l'autre côté, Monte-Trigo étant à l'ouest, mais c'est beaucoup trop escarpé pour s'y risquer. La descente par le chemin de 5km pris hier est vite comblée car la forme est là. Ceci étant dit, le matin rend les paysages différents d’hier.

Au passage, le lecteur attentif doit se dire que j’ai porté la tente pour ne la planter que deux fois. Mais rien que pour cette nuit sur le volcan ça en valait la peine.

Je me laisse rêver en descendant le canyon tantôt ombragé, tantôt ensoleillé. Et je constate que ce que nous faisons pour le plaisir, eux le font pour la nécessité, en voyant un petit papi marchant avec sa canne dans le sable, un seau à la main. Probablement pour cueillir quelque fruit qui pousse dans le coin.

Après une grosse heure de marche, j'arrive de nouveau au village de Chã de Feijoal. Il est encore plus sinistre qu’hier... deux femmes me fixent du regard comme si j'étais un extra-terrestre. Même l’âne finit par se dire ok et tourner la tête, mais elles, restent figées. C'est assez gênant. J'hésite très fort à leur lancer la fameuse réplique : "Ça va ça va j’ai rien", mais je n'ai malheureusement pas la traduction. Je me débarasse des déchets et m'engage sur le chemin.

Niveau itinéraire, je prévois de ne pas prendre le chemin officiellement balisé, mais un chemin situé un peu plus en aval. En effet, mes recherches le recommandent. Je constate qu'il est mal balisé, mais on arrive tout de même à le distinguer. Je pars donc pour une vingtaine de kilomètres au milieu de "collines" verdoyantes. Il s'agit en fait de contourner le volcan, le parcours est donc un peu monotone.

Est-ce le contraste avec la vue magnifique de la veille et du réveil, est-ce la fatigue accumulée, est-ce parce que ce n’est pas éprouvant physiquement ? Pour la première fois, le paysage me lasse et m’ennuie un peu. C'est alors que je comprends mieux pourquoi le couple Marseillais croisé hier a fait l'impasse sur le volcan.

Mais avec du recul, je fais juste le difficile : le paysage est tout de même agréable, c'est juste pas ce que je préfère. Disons que c'est l'équivalent de ces étapes de plaines de 200km lors du Tour de France.

Je déroule donc le long de ces collines, toutes plus identiques les unes que les autres quand soudain, je me fais attaquer !

Une araignée avait pris soin de tisser sa toile en liant les rochers et arbustes disposés de part et d'autres du sentier : une énorme toile tissée à hauteur de pieds que je n'avais pas vue. Pris dedans, je la vois s'agiter et accélérer vers le haut de la toile, c'est-à-dire vers moi. Je sursaute, manque de trébucher et de tomber, en tapant mes jambes avec les mains pour enlever la toile ! Au final plus de suprise que de mal, mais j'ai quand même détruit son piège à insectes malgré moi. Désolé grosse araignée. La vengeance pour ses consoeurs du sentier 212a !

Paradoxalement, c'est le sourire aux lèvres que j'entreprends la vraie descente car jusqu'ici c'était une sorte de faux plat avec des hauts et et des bas. Une fois la descente amorcée, je retrouve les belles vues et suprises de virage en virage. Avec en prime, en levant la tête, le mastodonte qui m’a hébergé cette nuit.

C'est donc avec grand plaisir que je foule tantôt les pavés, tantôt le sable noir, pour enfin voir le petit village de Monte Trigo, ainsi que la mer. Je file direct sur la plage pour entrer dans l'eau. De jeunes enfants viennent me voir pour me demander si je souhaite prendre le bateau pour Tarrafal. Je suis bel et bien arrivé du côté touristique.

Arrivé relativement tôt, je décide de prendre une chambre dans la guest-house d'Osvaldo que que j'ai aperçue en descendant dans le village. 2500 CVE pour la nuit et le petit déjeûner. L'endroit me paraît plus authentique que l'hôtel du bord de mer. Et je fais bien, car il l'est effectivement. Je suis chalheureusement accueilli par Osvaldo qui parle très bien français, qui a construit cette guest house de ses propres mains et avec qui j'ai pris énormément de plaisir à discuter.

Le reste de la journée est fait de promenade sur la plage, baignade et admiration du coucher de soleil à l'horizon, en regardant les pêcheurs à leur besogne.

Dixit Osvaldo : "Tu es le seul touriste à Monte-Trigo aujourd'hui". Il est aussi sur la plage pour échanger avec ses amis, mais surtout acheter le poisson du dîner ainsi qu'attendre le bateau en provenance de Tarrafal, contenant eau et lait.

Après un délicieux dîner passé à discuter avec mon hôte, je file au lit, pour demain, la dernière journée de ce Trek.


Étape
7

Monte Trigo ➡️ Tarrafal de Monte Trigo

via Furna de Françês
11.27 km
🥾
Distance
02:59:04
Durée de marche
617 m
↗️
D+
638 m
↘️
D-
[31/38] °C
🌡
Température [min/max]
[113/275] m
🏔
Altitude [min/max]
Picture IMG_3095.jpgPicture IMG_3096.jpgPicture IMG_3100.jpgPicture IMG_3101.jpgPicture IMG_3104.jpgPicture IMG_3106.jpgPicture IMG_3107.jpgPicture IMG_3108.jpgPicture IMG_3109.jpgPicture IMG_3110.jpgPicture IMG_3112.jpgPicture IMG_3113.jpgPicture IMG_3114.jpgPicture IMG_3115.jpgPicture IMG_3117.jpgPicture IMG_3118.jpgPicture IMG_3119.jpgPicture IMG_3120.jpgPicture IMG_3121.jpgPicture IMG_3122.jpgPicture IMG_3125.jpgPicture IMG_3127.jpgPicture IMG_3128.jpgPicture IMG_3131.jpgPicture IMG_3132.jpgPicture IMG_3134.jpgPicture IMG_3136.jpgPicture IMG_3137.jpgPicture IMG_3140.jpgPicture IMG_3142.jpgPicture IMG_3144.jpgPicture IMG_3146.jpgPicture IMG_3149.jpgPicture IMG_3156.jpgPicture IMG_3163.jpgPicture IMG_3164.jpgPicture IMG_3166.jpgPicture IMG_3169.jpgPicture IMG_3170.jpgPicture IMG_3172.jpg
⬅️ Scrollez-moi pendant la lecture ➡️

Très belle nuit, très bon petit déjeûner, soleil haut dans le Ciel, chaleur, air marin, sentier côtier... C'est une belle journée qui s'annonce.

Aujourd'hui, pas de pas rapide, il s'agit juste de profiter et admirer. Non pas que je ne l'aie pas fait jusqu'à présent, bien au contraire, mais je veux le faire encore plus.

Quelques mètres après le départ, je regarde derrière les lacets descendus la veille, menant à Monte Trigo encore endormi.

Je tombe sur "l'infameux" Gang des Ânes qui sévit depuis des siècles sur ce chemin. Mais vu comment ils s'enfuient quand j'arrive, ce doit être de sacrés froussards.

Le chemin se dessine à perte de vue, c'est très joli. Et avec le volcan sur ma gauche, le paysage est complet. Côté mer, on voit les premières navettes qui se dirigent vers Tarrafal pour les touristes et le ravitaillement.

Chose drôle : je recroise un duo croisé deux jours avant dans la montée après Alto Mira III. Nous prenons le temps de discuter un peu : c'est une native de l'île qu'elle a quittée à 9 ans, accompagnée de son guide. Elle est "étonnée" et "impressionnée" que je fasse ce trek sans guide. Mais je la rassure en lui disant que c'est tout à fait faisable par quiconque. Ceci dit, il est vrai qu'un guide peut être intéressant pour les points "culturels". Ma traversée des Alpes n'aurait pas été la même sans Julien, merveilleux guide UCPA, qui nous a gâté d'explications diverses et variées tout au long du trajet.

Si on doit citer les quelques qualités nécessaires, on peut mentionner : débrouille, savoir lire une carte et s'orienter, s'adapter, accepter la difficulté (pas de nourriture, pas d'eau, chemin difficile) et bien sûr l'auto-motivation.

Le chemin continue paisiblement sans aucune difficulté. D'ailleurs, à noter que depuis deux jours, il n'y a aucun vent. La chaîne volcanique nous protège, on le voit d'ailleurs très bien sur l'application Windy. C'est beau, calme, paisible. Je me retourne de temps à autres pour voir Monte Trigo s'éloigner. Arrivé à ce balcon à flanc de falaise, je surplombe une plage turquoise de sable fin.

Avec le recul, j'aurais dû m'y arrêter pour me baigner. Et pourquoi pas y bivouaquer si la mer ne monte pas plus. Je reviendrai !

Bien qu'anodine, cette étape contient tout de même quelques descentes/montées dans les canyons creusés par les écoulements de lave, mais rien de bien méchant, ça n'est que du plaisir.

Je devine le village de Tarrafal, caché derrière cet éperon rocheux, à raison. Après quelques minutes, il se dessine. Mes jambes légères me mènent jusqu'à la fin.

Pas de ligne d'arrivée, pas de "hourras", pas de feux d'artifice. Mais un sentiment intérieur incroyable. D'autant que je retombe sur Claire et Christian.

Voilà, c'est la dernière étape. Maintenant, plage !


L'après

Avec le recul, je réalise que j'ai comblé les 10 jours prévus en 7 jours. Suis-je allé trop vite ? Peut-être. J'aurais dû effectuer une montée/descente supplémentaire dans une vallée. Allez, ce sera pour la prochaine fois !

Le farniente n'étant pas nécessairement ma tasse de grogue, j'ai profité des jours restants pour randonner et trailer à la journée, depuis Tarrafal, Porto Novo et Mindelo. Un grand remerciement à Corinne et Philippe qui m'ont aidé à aller de Tarrafal à Porto Novo (le seul aluguer ne partant qu'à 6h du matin).

Ce pays offre décidément des paysages fabuleux qui méritent d'être vus, mais pas trop. L'île de Santo Antão est encore préservée du tourisme de masse et elle doit le rester. Si vous êtes un aventurier dans l'âme, mais n'avez pas nécessairement des compétences en alpinisme, foncez ! La plupart des sentiers empruntés sur ce Trek ne sont pas techniques et ne contiennent pas de passages vertigineux.

Certaines étapes sont dures, certes, mais avec une bonne condition physique, c'est très accessible.